3 au 6 avril 2018

Workshop avec Magali Sanheira

Harmonies intuitives Musique improvisée

La musique improvisée est apparue dans les années 60. Inspirée par différents courants artistiques et musicaux tels que la musique bruitiste, fluxus…elle puise ses racines, entre autres, dans le free jazz, la musique électro-acoustique, et la musique concrète. L’improvisation spontanée va se caractériser par une volonté de se libérer des règles, contraintes, et hiérarchie habituelles. Elle favorise ainsi les interactions entre les musiciens et le public s’émancipant des règles de pouvoir et d’autorité. Ainsi, se mettront en place des rencontres impromptues et bigarrées. Une expérimentation transversale « balayant » différentes pratiques sonores. De la musique « brute »  à la musique contemporaine en passant par la poésie, le cut-up, et autres formes d’expression. Il s’agit avant tout d’une recherche de sonorités et d’interactions nouvelles, par une remise en cause des conventions, par l’exploration et la fabrication de nouveaux instruments, et également en développant de nouvelles formes de rapports humains. Intentions : La musique improvisée peut donc être accessible à tous, tout en étant exigeante. Nous ferons le focus sur certains artistes, plus particulièrement de la scène industrielle, et tenterons d’en comprendre les enjeux socio-politiques.L’idée du workshop sera de mettre en pratique les différents savoir-faire des participants et de développer avec eux la musicalité de leur langage. Des séances de répétitions seront mises en œuvre afin de développer une certaine aisance à jouer devant/avec l’auditoire, et d’acquérir une méthode de travail. Nous travaillerons le choix des instruments, les techniques de sonorisation, la création de structures d’improvisation, etc… afin de réaliser une ou des pièces sonores à l’issue de ce workshop.
Magali Sanheira est née en 1977 et diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy. La pratique de Magali Sanheira s’inscrit dans un champ multi-disciplinaire. Audiophile, elle intègre le son dans sa pratique comme un matériau sculptural à part entière, lui permettant de travailler sur une dimension supplémentaire : l’espace acoustique. Elle développe une recherche autour de formes et de volumes géométriques simples, voire élémentaires, et procède à des captations environnementales afin de mieux disséquer et analyser des processus de fonctionnement qui nous entourent. Elle explore des techniques artisanales, détourne des technologies industrielles, et transforme des restes pour souvent les laisser bruts. Ces objets tentent d’interroger les systèmes d’une société fondée sur la violence, l’obsolescence programmée, la chute, le leurre, et notre relation à l’autre dans cette société. Entre 2010 et 2017, Magali Sanheira développe un dispositif de  dessin amplifié  nommé « Making Circle » Ainsi, un dessin amplifié une création graphique réalisée sur une surface spécialement amplifiée et adaptée. Grâce à cette surface de captation le trait génère sa propre matière sonore. Le dessin donne à entendre le son de son élaboration et révèle celui de son environnement. L’action consiste à créer, puis gérer de l’accident pour produire des sons, « concrets » et harmonieux, qui continuent d’approfondir le glissement opérant entre musique et dessin. * En 2014, elle fonde en collaboration avec Gaël Angelis, le projet électro-acoustique Carbon Sink. Il marque leur intérêt commun pour des systèmes d’amplification et des systèmes électromécaniques “auto-génératifs“, permettant d’activer des objets et matériaux par frottements, percussions ou vibrations. L’Instrumentation est protéiforme. Chaque dispositif combine divers objets : poutre IPN, percussions et systèmes de feedback, scanner, charbon et field recordings, ou encore synthétiseur et divers petits moteurs et objets… Ces associations de formes et d’objets permettent d’improviser autour d’une idée, d’une histoire. Leur intention, construire un environnement musical immersif, “concret” et organique, récit imaginaire sur une nature en péril.