Intervention de Thomas Baumgartner
Mercredi 1er avril 2015
La conférence, qu’on peut intituler L’atelier de L’Atelier tient sur deux pieds. Le premier, sur lequel je m’appuie sans trop de courbatures depuis bientôt quatre ans, est celui de L‘Atelier du son. L’émission se tient tous les vendredis à 23 h sur France Culture. Il en est question depuis l’idée de départ (donner à entendre sur les ondes le boom du son créatif) jusqu’à son évolution plus récente, en passant par toutes les surprises des rencontres au long de ce work in progress constant. Le deuxième pied est celui de l’écriture, parallèle à la radio, et qu’on doit relier au son aussi. Je propose un post-scriptum reliant l’écriture de fiction, la recherche en son et la réflexion sur la diffusion numérique, à travers l’exemple d’un projet en cours de développement.
Thomas Baumgartner produit L’Atelier du son sur France Culture tous les vendredis soirs, où se croisent des poètes sonores, des improvisateurs libres, et d’autres manipulateurs d’ondes. Il a été conseiller de programmes au Mouv’ et a publié La Bosse du géranium (roman, éd. Hermann) et Le Goût de la radio et autres sons (anthologie, au Mercure de France). Il a cofondé en 2014 Live Magazine, « la revue vivante des histoires vraies ».
Jeudi 12 mars 2015
Proposition de réflexion sur certains enjeux, importants musicalement, et plus généralement artistiquement, de la musique électroacoustique au sens historique hérité de la musique concrète.
De l’évidence d’un discours convaincant au risque du “n’importe quoi“, évocation des problématiques compositionnelles et d’écoute.
Nécessité pour tout compositeur d’articuler attitude spéculative et point de vue perceptif, chacun à sa façon.
Citations d’extraits d’œuvres diverses.
Commentaires analytiques.
Philippe Mion
1956. Tournan en Brie
La rencontre de la « musique concrète » a été déterminante dans le choix de mes premières orientations de compositeur.
J’ai collaboré durant près de 12 ans aux activités du Groupe de Recherches musicales (INA- Grm) puis poursuivi un itinéraire indépendant où perdure un goût de la musique acousmatique et plus généralement une sensibilité expérimentale en musique.
Outre la composition, je me suis intéressé au métier du concert électroacoustique (régies de concerts et interprétation d’œuvres acousmatiques sur dispositifs de haut-parleurs), à la radio (producteur à Radio-France de 1979 à 1982, émissions « éveil à la musique »), beaucoup à l’enseignement (composition et analyse musicale) et plus largement à la pédagogie d’une démarche expérimentale en musique.
Titulaire du C.A. d’électroacoustique, j’enseigne la composition électroacoustique au Conservatoire de Vitry-sur-Seine et l’analyse musicale au Conservatoire Royal de Mons en Belgique.
J’ai été Pensionnaire de la Villa Médicis à Rome de 1989 à 1991.
La SACEM m’a décerné le Prix Stéphane Chapelier en 1996 et le prix de la partition pédagogique en 2002.
Mes ouvrages pour le concert, le ballet, le théâtre et, pour une moindre part, le cinéma, reflètent l’importance que j’accorde en composition au point de vue perceptif et aux émotions, et je ne conçois pas d’abstraction musicale qui ne s’en nourrirait initialement.
Parmi mes compositions, des œuvres purement acousmatiques, des œuvres « mixtes » (mélangeant de diverses manières électroacoustique et instruments), des œuvres instrumentales ou vocales, deux opéras et plusieurs ouvrages de théâtre musical.
Œuvres éditées:
Vinyl : L’image éconduite. (INA-Grm)
CD : Confidence (Métamkine)
Soupçon-délice (INA-Grm).
Léone (Empreintes digitales)
Loulou & Pierrot-la-Lune et les drôles de sons (Gallimard-jeunesse)
Si c’était du jour. Des jambes de femmes tout le temps. Statue. (Coll. INA-Grm)
Publications écrites:
L’envers d’une œuvre (Buchet-Chastel)
Analyses (CD Rom, site internet et livre INA-Grm)
L.Ferrari. La grotte – F. Bayle. La langue inconnue – B. Parmégiani. L’œil écoute.
Zanesi. Les voix de Pierre Schaeffer. Denis Smalley, Empty wessel.
Y. Parenthoën, Le tour de la France…
Mardi 10 mars 2015
Présentation du travail et d’une séance d’écoute suivie d’une discussion avec les participants autour de celle-ci.
Fin 70’/début 80′, études aux Beaux Arts de Metz. Membre fondateur et leader du groupe industriel NOX dans les années 80/90, Gerome Nox développe aujourd’hui un travail composée de matières sonores diverses, électroniques et électroacoustiques. Gerome Nox sculpte le son, manipule bruits et ambiances, produisant une énergie parfois violente, proche des climats agressifs, jubilatoires et oppressants des milieux urbains et industriels. Ses paysages sonores, en perpétuelle évolution, alternent entre la puissance, l’excès et un minimalisme des plus épuré.
Gerome Nox a également participé à des expositions en France et à l’étranger, collabore régulièrement avec des artistes plasticiens et chorégraphes tels que: Laure Bonicel, Eric Arnal Burtschy, Alain Declercq, Emmanuelle Huynh, Claude Lévêque, Barbara Mavro Thalassitis, Michele Murray, Pierre Petit, Martine Pisani, Alex Pou, Christian Rizzo, Didier Theron, K Toeplitz, Ultralab, etc…
http://www.discogs.com (Nox (2), Gerome Nox, G-Nox)
http://www.lastfm.fr/music/Nox/+wiki
http://www.mortar.fr/Nox.html
http://www.riam.info/2013/09/27/gerome-nox-black-sifichi/
http://optical-sound.bandcamp.com/track/nox-badi-melting-again-the-roots-mix
http://www.blacksifichi.com/?project=blacknox
Jeudi 05 février 2015
La performance de l’inaudible
Chercher ce que l’on n’écoute pas mais qui sonne quand même.
Pour mon intervention je vais exécuter une performance de l’inaudible, ou bien d’écoute de l’inaudible, pour initier une discussion au sujet de ce que j’entends par « l’inaudible ».
Quel est le lieu d’écoute de l’inaudible ? Est-il une réalité, ou seulement une possibilité, peut-être une possibilité impossible, ou même une impossibilité possible ? En suivant des idées phénoménologiques et logiques, en écoutant des oeuvres artistiques, musicales et des sons du quotidien, nous allons débattre des lieux, de la formation et du pouvoir de l’inaudible.
Si le monde visuel nous présente l’actualité, la représentation d’une réalité actuelle et convaincue ; et si le son nous présente la possibilité de ce monde actuel, son processus invisible, qui n’est pas en opposition au visible, mais fait partie de sa réalité par sa mobilité éphémère, et qui nous rend conscient de la construction du monde visible ; l’inaudible est l’invisible du son, qui pour des idées du goût esthétique, des raisons idéologiques et par notre paresse nous ne pouvons pas entendre, mais qui sonne quand même.
Cet inaudible, n’est donc pas seulement esthétique mais aussi politique et idéologique, de ce fait il est important que nous prenions conscience de son lieu et de ses possibilités et de ses impossibilités pour apprendre à écouter non seulement ce qui est apparent et connu, mais aussi ce qui est absent, non par son silence mais pour avoir été rendu silencieux : dans la langue, comme matérialité et comme concept esthétique, et aussi comme possibilité sociale et économique. C’est la responsabilité de l’artiste de créer un accès à l’inaudible, et c’est l’obligation de l’écrivain, du critique, de trouver un lieu dans le langage pour le discuter et le rendre possible, même seulement comme impossibilité, l’inaudible.
Mercredi 04 février 2015
Walking/Listening/Sounding
Expanding the praxis and contexts of sound
Over the last Century, urban walking has been at the centre of a vast interdisciplinary literature and, in recent years, of a renewed theoretical interest that goes hand in hand with the transformations and expansion of the contemporary city. At the same time, urban walking and wandering emerged in
visual arts and literature as critical ways of engaging the urban, subverting and challenging both the traditional and official representations of the city, while crossing disciplinary boundaries and redefining the praxis and contexts of art.
Since the 1960s, urban walking became one of the possibilities of “expansion of field” (R. Krauss) also for composers, musicians and some of the artists who gave rise to sound art. They progressively came out of their studios, acting directly in the urban sphere, and created mobile listening dispositifs, events, and experiences reshaping the old topos of city wondering in the sonic domain. Therefore – from Max Neuhaus to Adrian Piper, from Michael Parsons to Dennis Oppenheim, from Hildegard Westerkamp, to Logos Duo or Willem de Ridder – a whole tradition of sound projects based on walking was progressively developed both in Europe and in the USA.
Meanwhile, in the context of the World Soundscape Project, soundwalking was introduced as an educational and aesthetic participatory practice. Nowadays, many artists coming from different disciplines (music, art, performance, dance, theatre, architecture, literature) continue to create expanded sound trajectories in urban space through performances, interventions, events, scores, installations, sound-and audio-walks, using a variety of strategies, approaches, media.
Drawing on art history, on the interdisciplinary cultural literature on mobility and city walking, on sound and mobile media studies, this seminar explores peripatetic sound art practices and the relationship between wandering, listening and producing sounds in the contemporary arts, with an emphasis on urban space. Therefore, considering walking as a way to establish a dialectical, multilayered relationship with the everyday and the urban context, we will address the expansion of music and sound art in these spheres by investigating how, since the 1960s, artists have reshaped everyday auditory practices and figures and engaged the urban in its physical, cultural, historical, social or imaginary aspects through errant sound and listening.