6 et 7 novembre 2019

Martin Laliberté

Compositeur né à Québec en 1963, a suivi des études supérieures de composition et de musique informatique et électroacoustique au Québec, et en Californie (Master’s de composition musicale).

Après avoir travaillé à Hollywood et au Québec comme compositeur et arrangeur à la pige pour le cinéma, la scène et la télévision, il habite, compose et effectue des recherches à Paris depuis 1988. Avec des camarades, il fonde en 1990 l’association Mixture, collectif se proposant de diffuser et susciter la jeune création musicale internationale à Paris ainsi que l’usage actif des nouvelles technologies musicales. Ce travail se prolonge aussi dans le groupe de théâtre musical Fabulacoustica depuis 2002.

Il termine en 1994 un doctorat sur les musiques contemporaines et les nouvelles technologies musicales à l’EHESS/IRCAM, sous la direction d’Hugues Dufourt et devient Maître de Conférences à l’Université de Bourgogne en 1995, puis à Marne-la-Vallée en 2002 où il co-fonde l’UFR des Arts et Technologies. Élu Professeur des Universités à l’Université de Paris-Est en 2006, il en dirige le Département de Cinéma, Audiovisuel, Arts Sonores et Numériques de 2006 à 2010 ainsi que l’école d’ingénieurs IMAC. Il demeure actuellement le directeur de l’équipe de recherches CCAMAN interne au LISAA EA-4120 et le responsable du Master Lettres et Arts.

Son travail de recherche porte sur les mutations esthétiques présidant aux renouveaux musicaux contemporains, sur les mutations des outils de la musique et du son ainsi que sur les causes profondes des développements organologiques occidentaux. Une étude approfondie des modèles vocaux et percussif en découle. En complément, ses recherches le poussent à s’interroger sur les musiques dramatiques de tous types, de l’opéra à l’œuvre radiophonique, sur les rapports entre musique et image et sur les transferts nombreux entre les sphères musicales dites savantes et celles dites populaires.

Le catalogue de ce musicien fasciné par l’incroyable fécondité du geste humain et de l’expressivité musicale comporte tant des musiques instrumentales — musique de chambre, lyrique et orchestrale que des musiques informatiques ou mixtes. La pièce pour orchestre les abandons de nos miroirs a reçu le prix de la SACEM au concours international de composition de Besançon, en septembre 1990. En 2000-2001, il est le compositeur en résidence auprès de l’Ensemble vocal féminin nivernais et obtient une Commande de l’État pour la pièce Les chants de la main gauche composée à cette occasion. Son opéra pédagogique Alba, Commande du Conservatoire à Rayonnement Régional du Val-Maubuée a été créé au printemps 2013, après plus d’une année de travail en résidence.

Exposition du Collectif Arthésis

Vidéos – créations sonores – performances
Du 29 septembre au 6 octobre à la Friche / Transpalette de Bourges

 

Installations :

Gérald Kurdian & Trk_x (6mx6m + murs coin) HOT BODIES OF THE FUTURE ! [installation-concert]
Quentin Aurat, (5mx6m) LE PLI CATASTROPHE [installation sonore]
Aurélie Pertusot
– extraits du projet “LA RULETTE RUSTRE” : diffusion d’une série de vidéos + installations sonores “CARTONGRAPHIÉ” et “POUR PAUL”.
Alix Gastineau, (3mx4m coin) RECETTE SONORE [installation & diffusion]
Jon Haure-Placé, (éclaté dans l’espace) SOUPOSITION [installation sonore]
rAAdio cAArgo, (6mx4m murs) CLUSTERS 2017-2018 [espace d’écoute et de détente]
Rose Michaut, (photo) PLATES-FORMES DU RÊVE [installation photographique]

10 et 11 avril 2018

Bruit : une cartographie de l’errance / avec Cecile Malaspina et Marion Cros

Cecile Malaspina et Marion Cros proposent de faire – en complicité avec les artistes d’Arthesis – un tour d’horizon de la notion de bruit.
Qu’il soit acoustique ou conceptuel, une subversion subtile ou agitée, quelles sont ses raisons d’être ? Quels sont ses usages ? Que rend-il possible ?
Invoquant des auteurs tels qu’Isabelle Stengers, Gilbert Simondon, Donna Haraway, George Sand ou encore Edouard Glissant, les intervenantes cherchent à révéler le potentiel du bruit, s’étayant de la raison pure aux actes proto-magiques.

Cecile Malaspina fait partie du comité éditorial chez COPY PRESS, Londres. Elle est chercheure associée au laboratoire  Sphere (Science, Philosophie, Histoire, UMR7219) à l’université Paris 7 Denis Diderot. Elle est aussi membre du Media and Philosophy Research Network au CAMRI (the Communication and Media Research Institute, Westminster University), ainsi que du BITrum-Research Group (BIT).
Elle est l’auteure du livre An Epistemology of Noise (Bloomsbury) ainsi que traductrice, avec la collaboration de John Rogove, de l’ouvrage Du mode d’existence des objets techniques de Gilbert Simondon en anglais (Univocal, University of Minessotta Press).

Marion Cros, actuellement artiste-associée aux Beaux-arts de Bourges, mène une recherche théorique et plastique sur le phénomène de la provocation d’un désordre bruyant, isolé ou collectif, dans des situations de renversement (recherches en ligne)
Elle réalise en ce moment un court-métrage de fiction, produit par Imperatorem productions, intitulé Vacarme, décrivant une situation de résistance pacifique par un « hacking » de l’espace sonore.
(Synopsis : Suite à l’évacuation forcée d’un immeuble la veille de sa destruction, ses habitants, résolus à résister, se battent avec la seule arme qui leur reste : du bruit.)

3 au 6 avril 2018

Workshop avec Magali Sanheira

Harmonies intuitives Musique improvisée

La musique improvisée est apparue dans les années 60. Inspirée par différents courants artistiques et musicaux tels que la musique bruitiste, fluxus…elle puise ses racines, entre autres, dans le free jazz, la musique électro-acoustique, et la musique concrète. L’improvisation spontanée va se caractériser par une volonté de se libérer des règles, contraintes, et hiérarchie habituelles. Elle favorise ainsi les interactions entre les musiciens et le public s’émancipant des règles de pouvoir et d’autorité. Ainsi, se mettront en place des rencontres impromptues et bigarrées. Une expérimentation transversale « balayant » différentes pratiques sonores. De la musique « brute »  à la musique contemporaine en passant par la poésie, le cut-up, et autres formes d’expression. Il s’agit avant tout d’une recherche de sonorités et d’interactions nouvelles, par une remise en cause des conventions, par l’exploration et la fabrication de nouveaux instruments, et également en développant de nouvelles formes de rapports humains. Intentions : La musique improvisée peut donc être accessible à tous, tout en étant exigeante. Nous ferons le focus sur certains artistes, plus particulièrement de la scène industrielle, et tenterons d’en comprendre les enjeux socio-politiques.L’idée du workshop sera de mettre en pratique les différents savoir-faire des participants et de développer avec eux la musicalité de leur langage. Des séances de répétitions seront mises en œuvre afin de développer une certaine aisance à jouer devant/avec l’auditoire, et d’acquérir une méthode de travail. Nous travaillerons le choix des instruments, les techniques de sonorisation, la création de structures d’improvisation, etc… afin de réaliser une ou des pièces sonores à l’issue de ce workshop.
Magali Sanheira est née en 1977 et diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy. La pratique de Magali Sanheira s’inscrit dans un champ multi-disciplinaire. Audiophile, elle intègre le son dans sa pratique comme un matériau sculptural à part entière, lui permettant de travailler sur une dimension supplémentaire : l’espace acoustique. Elle développe une recherche autour de formes et de volumes géométriques simples, voire élémentaires, et procède à des captations environnementales afin de mieux disséquer et analyser des processus de fonctionnement qui nous entourent. Elle explore des techniques artisanales, détourne des technologies industrielles, et transforme des restes pour souvent les laisser bruts. Ces objets tentent d’interroger les systèmes d’une société fondée sur la violence, l’obsolescence programmée, la chute, le leurre, et notre relation à l’autre dans cette société. Entre 2010 et 2017, Magali Sanheira développe un dispositif de  dessin amplifié  nommé « Making Circle » Ainsi, un dessin amplifié une création graphique réalisée sur une surface spécialement amplifiée et adaptée. Grâce à cette surface de captation le trait génère sa propre matière sonore. Le dessin donne à entendre le son de son élaboration et révèle celui de son environnement. L’action consiste à créer, puis gérer de l’accident pour produire des sons, « concrets » et harmonieux, qui continuent d’approfondir le glissement opérant entre musique et dessin. * En 2014, elle fonde en collaboration avec Gaël Angelis, le projet électro-acoustique Carbon Sink. Il marque leur intérêt commun pour des systèmes d’amplification et des systèmes électromécaniques “auto-génératifs“, permettant d’activer des objets et matériaux par frottements, percussions ou vibrations. L’Instrumentation est protéiforme. Chaque dispositif combine divers objets : poutre IPN, percussions et systèmes de feedback, scanner, charbon et field recordings, ou encore synthétiseur et divers petits moteurs et objets… Ces associations de formes et d’objets permettent d’improviser autour d’une idée, d’une histoire. Leur intention, construire un environnement musical immersif, “concret” et organique, récit imaginaire sur une nature en péril.

12 au 15 décembre 2017

Workshop Annette Van de Gorne

assistée de Marie-Jeanne Wyckmans

 

1 – Les modèles énergétiques

Ce chapitre est sans aucun doute le plus fondamental et original de ce traité. Il puise ses ressources chez Pierre Schaeffer (le vocabulaire descriptif des sons entendus), François Bayle (quelques notions qui ca­ractérisent l’acousmatique) et Guy Reibel (la séquence-jeu, l’importance du geste). La séquence-jeu : Il s’agit là d’un moyen, simple et efficace, de pénétrer immédiatement au cœur du musical, par une rela­tion expressive, personnelle au son, dans la continuité improvisée d’une séquence balisée par la mémoire, dans l’exploration et le jeu, orienté par une contrainte musicale, sur un ou plusieurs corps sonores, dans l’aller-retour constant entre le faire et l’entendre, dans la relation main /oreille, bref, dans cette relation si particulière d’un instrumentiste à son instrument.

Séquence-jeu et énergie
Les quatre paramètres du son de la musique acousmatique :
Non plus : hauteur, rythme, durée, timbre,
Mais : Énergie-mouvement, morphologie, espace, couleur (spectre)

2 – Les écritures par montage

Le montage est l’essence même de l’écriture sur support (celle des selon la terminologie de Michel Chion), qui permet les possibilités musicales offertes par l’acte, très déterminé, de couper, coller, interrompre, insérer, changer de plan (au sens cinématographique), faire apparaître ou disparaître un événement sans avertissement et comme par enchantement, celui de nos arrières grands’mères devant les films de Mélies, créer des êtres sonores chimériques.

Il s’agit donc, depuis que la musique électroacoustique existe grâce à la bande magnétique, de « couper » résolument dans un déroulement temporel.

2 au 4 octobre 2017

Workshop avec Lê Quan Ninh

Issue d’une intention musicale ou non, l’activité des sons donne une sensation de l’espace dans toutes les directions et si l’on est attentif à cette sensation, on s’aperçoit vite que l’on n’est pas au centre de nos perceptions mais sans cesse en mouvement dans l’espace même de ces perceptions. Parce qu’on dirige celles-ci vers des directions, soit volontairement, par jeu, par intérêt, par expérimentation, soit attiré par un événement sonore, l’espace perçu n’a pas de forme fixe nous permettant de nous y trouver de manière stable. N’est-on pas sans cesse déplacé dans l’espace qui à la fois se révèle et se crée ainsi ? Alors qui écoute quand on écoute ? Y a-t-il en soi un point fixe d’où part notre désir ou notre refus d’écoute, à qui parfois s’impose l’écoute, à qui l’écoute est donnée ? Quel serait ce point fixe ? Plus l’imagination se projette vers lui, plus il disparaît, plus son idée même est fugitive. L’écoute est déplacement, migration, glissement perpétuel où les directions s’évanouissent d’être sans repères. [2014]
Extrait de « Improviser librement. Abécédaire d’une expérience » de Lê Quan Ninh, publié aux éditions Mômeludies / CFMI de Lyon Concert/restitution le mercredi 4 octobre à La Chapelle de l’Ensa

Mercredi 10 mai

Conférence performée

Violaine Lochu


Le travail de Violaine Lochu est une exploration du langage et de la voix. Dans ses performances, vidéos, pièces sonores, elle croise ses propres recherches vocales avec une relecture libre de différentes traditions écrites ou orales (mythes, contes, chansons populaires…), des réflexions théoriques (nourries de psychanalyse, de linguistique, de sociologie…), et un matériau sonore recueilli lors des nombreuses rencontres auxquelles sa pratique donne lieu.

La performance créée pour le projet Mémoire Palace par exemple, est une ré-interprétation des paroles des 200 personnes de tous horizons rencontrés durant les 3 mois de sa résidence au Centre d’art le 116 (Montreuil). A chacune de ses interventions, Violaine Lochu explore tout le spectre et toutes les possibilités esthétiques de sa voix, y compris les plus inattendues, pour tenter de l’emmener vers un au-delà du dicible.

Site Violaine Lochu

Biographie
Née en 1987, vit et travaille à Montreuil. Diplômée de l’ENSAPC (Ecole nationale supérieure d’art de Paris Cergy) et titulaire d’un Master II de recherche en arts plastiques (université Rennes 2), Violaine Lochu expose et performe en France et à l’étranger (Mac Val, Palais de Tokyo, Centre d’art Béton salon, La Galerie de Noisy-le-Sec, Salon de Montrouge, la Maison de la poésie, Friche la Belle de Mai, Galerie du Jour Agnès B., Galerie Justina M.Barnick à Toronto, North End Studio à Detroit…). La Synagogue de Delme, Le Générateur, l’Espace Khiasma, La Box, Le 116, le Ricklundgarden museum (Suède)… l’ont accueilli en résidence. Elle a également improvisé avec des musiciens (Serge Teyssot-Gay, Marie-Suzanne de Loye, Mounir Troudi), des danseuses (Maki Watanabe, Imen Smaoui), et des circassiens (Ludor Citrik, Hélène de Vallombreuse, Nathan Israël), dans des lieux comme les Bouffes du Nord, le Cirque Electrique, Les Instants Chavirés, le Théâtre du 4e art à Tunis…

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Jeudi 11 mai

Frédéric Le Junter

Biographie
Je fabrique des instruments et des machines sonores mécaniques depuis 1984, que je montre sous la forme d’installations ou de concerts, principalement en Europe. Dès 5 ans, j’ai été impressionné par les sons portuaires, par la matière visuelle de ces immenses installations.

Au même moment, je me suis mis à contruire des objets en volume, avec du carton et des objets trouvés. Avec mon premier poste de radio, en 1967, je découvre les groupes anglais de guitares saturées, c’est là que j’accroche avec la musique, et le son. A 28 ans, en 1984, longtemps après les Arts Appliqués, je recommence le bricolage, et je réunis la lutherie, la musique, la mécanique, les objets trouvés dans une première machine sonore, une boite à rythme mécanique et programmable. Depuis, j’explore la complexité, les combinaisons de matières sonores faites et mixées en direct ; chaque machine comporte un ou plusieurs instruments mis en œuvre par un système mécanique comportant une forme de hasard.

J’aime montrer l’aspect visuel du son en train de se produire, l’incertitude en action, celle de la machine et la mienne qui joue avec tout çà. Plus largement, l’outil et son influence sur l’individu m’intéresse, les outils-prothèses, sonores ou non que je présente aussi sous forme d’actions. J’ai appliqué également les hasards mécaniques à des machines à lumière.

Repères
Festival Musiques Actions CCAM – Vandoeuvre
Biennale de Lyon
Festival Musiques en scène – Lyon
Muhka – Anvers
Festival MIMI – Marseille
Musik Tage – Donaueschingen
Podewil – Berlin
Festival de la Bâtie – Genève
Festival Sons d’Hiver – Paris
Vooruit – Gand
De Ijsbrekker – Amsterdam
GMEA – Albi
Festival de Victoriaville – Canada
Tent – Rotterdam
Frac- Le Plateau – Paris

www.lejunter.net

mardi 4 avril

Dinah Bird

Qu’est ce que c’est la radio ?

Bio :
Dinah Bird, artiste radio, basée à Paris. Son travail re-contextualise d’anciennes technologies de transmissions (gramophones, postes radio, …) qu’elle réintroduit dans des dispositifs installés et des créations radiophoniques. Ses réalisations prennent des formes variées : installation, parcours, cartographie, carte postale sonore, sonifications de données, radios et dispositifs de transmission. Son travail est diffusé dans des festivals et sur des radios dans plus de 25 pays dans le monde.

Elle conçoit pour le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris des ateliers de création sonores en correspondance avec les expositions et elle est la curatrice du réseau Radia à Paris.

Son site

Soundcloud

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mercredi 5 avril

Gilles Malatray

Musicien de formation, Gilles Malatray travaille depuis 1984 à de nombreuses installations, promenades et créations sonores environnementales. Il intervient dans différentes écoles d’arts, d’architecture et de design, universités, structures culturelles, pour des conférences, ateliers, groupes de réflexion et de travail. Il participe également à des programmations artistiques et culturelles autour du paysage sonore et du patrimoine auriculaire, de la parole patrimoniale, à des recherches sur l’identité des territoires sonores.

Bio complète

EN ÉCOUTE

EN IMAGES

EN VIDÉOS

EN TEXTES

Mardi 7 Mars

Philippe Mion

L’analyse perceptive et la composition

Comment analyser des œuvres musicales, radiophoniques, ou plus généralement sonores, qui ne présentent pas de partition. (L’analyse d’une partition est-elle l’analyse de l’œuvre ?) Repartant du concept Schaefferien, souvent mal compris, d’objet sonore, l’analyse perceptive peut-être envisagée comme un travail d’exploration de sa propre perception. Les outils de description et classification du sonore qu’a proposés Pierre Schaeffer (Morpho-typologie du Traité des Objets Musicaux) et les divers concepts en usage dans le milieu des musiques dites contemporaines nous permettent de mener cette exploration en dépassant une subjectivité incommunicable. L’analyse se conçoit alors comme une enquête sur notre “point de vue d’écoute“, un questionnement sur notre façon d’entendre et de comprendre les musiques. C’est aussi une recherche, à la fois exigeante, amusante et roborative, d’un vocabulaire précis pour l’exprimer et le faire partager. Le relevé graphique (distinct de la partition) comme approche et distorsion intéressantes de l’écoute. L’analyse comme deuil d’une écoute innocente, mais aussi comme ouverture à un travail souterrain, inconscient sur la composition.
Après un bref exposé général sur ces thématiques je proposerai aux étudiants des travaux pratiques oraux à partir d’éléments sonores et d’extraits d’œuvres. Je présenterai ensuite une analyse du Sanctus de la Messe à l’usage des Vieillards de Denis Dufour.

Biographie

Né en 1956 à Tournan en Brie
Etudes musicales au CNSM de Paris, en musicologie à la Sorbonne et partout ailleurs à l’usage de ses oreilles.
La rencontre de Pierre Schaeffer, dont il a suivi l’enseignement et dont il a été ensuite l’assistant, a été déterminante dans le choix de ses premières orientations de compositeur. A collaboré durant près de 12 ans aux activités du Groupe de Recherches musicales (INA- Grm) puis poursuivi un itinéraire indépendant où perdure un goût de la musique acousmatique et plus généralement une sensibilité expérimentale en musique.

Outre la composition, il s’est intéressé au métier du concert électroacoustique (régies de concerts et interprétation d’œuvres acousmatiques sur dispositifs de haut-parleurs), à la radio (producteur à Radio-France de 1979 à 1982, émissions « éveil à la musique »), beaucoup à l’enseignement (composition et analyse musicale) et plus largement à la pédagogie d’une démarche expérimentale en musique qu’elle soit sut support ou non.   Titulaire du C.A. d’électroacoustique, il enseigne la composition électroacoustique au Conservatoire de Vitry–sur-Seine, la composition et l’analyse musicale au Conservatoire Royal de Mons en Belgique.

Pensionnaire de la Villa Médicis à Rome de 1989 à 1991.

Prix SACEM 1996 Stéphane Chapelier et prix SACEM 2002 de la partition pédagogique.   Ses ouvrages instrumentaux, vocaux ou électroacoustiques pour le concert, le ballet, le théâtre et, pour une moindre part, le cinéma, reflètent l’importance qu’il accorde en composition au point de vue perceptif et aux émotions, et il ne conçoit pas d’abstraction musicale qui ne s’en nourrirait initialement.   Parmi ses compositions, des œuvres purement acousmatiques, des œuvres « mixtes » (mélangeant de diverses manières électroacoustique et instruments),  des œuvres instrumentales ou vocales, deux opéras et plusieurs ouvrages de théâtre musical.   Discographie:   Vinyl : L’image éconduite (Coll. INA-Grm)

CD : Je joue pour faire de la fumée. L’image éconduite. Éole records/Ina-GRM Confidence (Métamkine) Soupçon-délice (Coll. Ina-GRM). Léone (Opéra. Empreintes digitales) Loulou & Pierrot-la-Lune et les drôles de sons  (Gallimard-jeunesse) Si c’était du jour. Des jambes de femmes tout le temps. Statue. (Coll. Ina-GRM) Tissé par Mille. (Gallimard. Coll. “À voix haute“)   Publication écrite: L’envers d’une ?uvre  (Buchet-Chastel)   Analyses éditées (CD Rom, site internet et livres ou revues) L.Ferrari. « La grotte » – F. Bayle. « La langue inconnue »  – B. Parmégiani. « L’œil écoute » C. Zanési “Les voix de Pierre Schaeffer“ – D. Smalley “Empty Wessel“

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Jeudi 9 mars

Annette Van de Gorne

Après ses études classiques aux Conservatoires Royaux de Mons et de Bruxelles et avec Jean Absil, Annette Vande Gorne découvre l’acousmatique au détour d’un stage en France. Convaincue du caractère révolutionnaire de cet art, elle entreprend la musicologie (ULB, Bruxelles) et la composition électroacoustique avec Guy Reibel et Pierre Schaeffer (CNSM, Paris). Elle fonde et anime Musiques & Recherches et le studio Métamorphoses d’Orphée (Ohain, 1982), ainsi qu’un cycle de concerts et un festival acousmatique L’Espace du son (Bruxelles, 1984, annuel depuis 1994) grâce à la constitution d’un acousmonium de 80 haut-parleurs. Elle initie la revue d’esthétique musicale « Lien » et le répertoire « électrO-CD » des œuvres électroacoustiques éditées. Elle fonde aussi le concours de composition « Métamorphoses » et le concours d’interprétation spatialisée « Espace du Son ». et constitue peu à peu le seul centre belge de documentation sur cet art, accessible sur internet. www.musiques-recherches.be

M&R est le siège de la fédération belge des musiques électroacoustiques qu’elle fonde en 1994 à l’initiative du regretté compositeur Arsène Souffriau avec l’aide de quelques autres compositeurs.

Professeur de composition électroacoustique au Conservatoire royal de Liège (1986), puis de Bruxelles (87) et de Mons (depuis 93, honoraire depuis 2011), elle y fonde une section de musique électroacoustique autonome, depuis 2002, qui compte aujourd’hui une équipe de 13 professeurs spécialisés, pour un master (5 ans) ou un doctorat (8 ans) en composition acousmatique. Prix SABAM 1985 et 1995 pour l’ensemble de son œuvre.

Ses œuvres sont entendues dans tous les festivals qui laissent place à la musique composée sur support. La nature et le monde physique sont des modèles pour un langage musical abstrait et expressif. L’écriture de l’espace, considéré comme cinquième paramètre musical, en relation avec les quatre autres et les archétypes utilisés est un domaine de recherche qui la passionne. Le rapport au mot, au sens et à la matière vocale est l’autre sujet de recherche qui l’occupe actuellement.

Son œuvre est essentiellement acousmatique, comme la suite Tao ou « Ce qu’a vu le vent d’Est » et son opéra « yawar fiesta » qui renouvellent le lien de la musique électroacoustique avec le passé, mises à part quelques incursions dans d’autres arts : théâtre, danse, installation de sculptures…

Mardi 7 février

Jean-Paul Victor (suite)

Travaux pratiques…

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Mercredi 8 février

Le field recording / Thomas Tilly

Il ne s’agit pas que de capter le son, mais de placer le microphone au même rang que l’instrument de musique et d’envisager la situation de cet instrument dans l’espace comme une méthode de composition, il s’agit de détourner son rôle d’outil de communication pour appréhender l’onde sonore autrement. S’attaquer à un immatériel croisant tout ce qui constitue et conditionne le matériel, s’attacher à parler et user du bruit comme quelque chose de précieux et unique, et confronter ce bruit à ce que l’on appelle musique.

Site Thomas Tilly
Facebook
thomastilly.bandcamp.com

BIO

Thomas Tilly est un musicien utilisant le microphone et le haut-parleur comme principaux instruments de création. Centré sur l’étude de l’environnement sonore et sa confrontation avec l’espace dans lequel il existe, son travail emprunte autant à la recherche musicale expérimentale que scientifique.Dans sa démarche, l’écoute reste centrale au détriment de toutes formes de représentations. Ce qui se passe sur le terrain doit être interprété puis transmis à l’auditeur dans des conditions d’immersion totale, la subjectivité de cette restitution résidant dans le sensible plutôt que dans une mise en œuvre technique complexe. Toujours connectées à l’idée d’un autre «possible musical», ses pièces sonores, diffusions, ou installations, sont les fruits d’études où la recherche tente de supplanter l’esthétique. C’est l’exposition de l’onde sonore qui est importante. L’implication sur le terrain reste une part importante du processus nécessitant des phases d’écoute, d’observation, puis d’enregistrement. En ce sens, la relation aux espaces naturels, à l’architecture (dont le rôle est prédominant dans le sonore), ou encore à l’urbanisme, deviennent des axes de recherches privilégiés, et leur appréhension dépasse souvent la seule pratique de l’enregistrement du son. Dans Test/Tone, la cartographie et les méthodes d’analyses acoustiques deviennentles outils pour ausculter le système nerveux et la structure d’une salle de concert. Dans son installation Contrefrormes Ligne A, c’est la posture d’écoute des usagers d’un tramway qui devient prétexte à sa transformation en salon d’écoute. Chez Thomas Tilly, la rapport entre nature et technologie, primitivité et modernité reste un angle d’approche privilégié, souvent abordé par la reflexion sur les modes de communication. Dans Cables & Signs, ce sont les stridulations d’insectes aquatiques non identifiés qui sont mis en abîme avec la musique électronique. Dans Stones, air, axioms, avec Jean-Luc Guionnet, c’est l’acoustique et le volume d’air deslieux de culte qui est étudié et rapproché des câbles et des codes de la société moderne.La nécessité d’écoute et l’observation du lieu comme postulat à toute créationest nourrie par l’idée que l’environnement sonore est complexe et instable, et que sa pleine compréhension par l’auditeur nécessite un réel engagement. Dans les travaux de Thomas Tilly, tous les outils de captation du son sont utilisés comme des moyens d’écriture, des révélateurs. Captations ultrasoniques, sismiques, hydrophoniques ou aériennes, la méthode employée n’est jamais prétexte au spectaculaire, mais le vecteur d’une appréhension singulière du monde. En ce sens, les représentations publiques sont souvent accompagnées de clefs de compréhension, de discussions avec le public. La médiation, aussi bien menée sous forme d’ateliers, que de conférences ou d’écoutes commentées reste étroitement rattachée à la pratique artistique, la culture de l’écoute et la transmission des esthétiques sonores expérimentales ayant un sens politique et social. Thomas Tilly aprésenté son travail dans une vingtaine de pays et dans ne nombreux festivals internationaux dédiés aux musiques expérimentales et improvisées : Audible Festival (Paris), Météo (Mulhouse), Bruisme (Poitiers), Electricity (Reims), Avant avant garde (Cracovie), Simultan (Timisoara), MagneticTraces (Melbourne), Observatori (Valence), Synthèse (Bourges), Bridge Festival (Bulgarie), Densités (Fresne en Woevre).

Il collabore avec les artistes Jean-Luc Guionnet, Seijiro Murayama, Junko Hiroshige, Dave Phillips, Eric Cordier, Claire Bergerault, Fabrice Favriou, Thomas Chatard et collabore régulièrement avec le CNRS Guyane, depuis 2013, en tant qu’artiste résident.