Mes réalisations évoluent autour de la voix et du langage.
Je favorise l’utilisation de ma voix dans la plupart de mes projets, la cultivant dans son
entièreté, constamment en recherche de nouvelles formes de travestissement et de situation d’écoute.
L’appréciation du langage présuppose des conventions sociales, des clichés, des habitudes, certains modes de prise de parole. Une langue est aussi agitée d’émotions, de troubles, qui la complètent sans en dépendre. Je me familiarise avec ces attributs comme s’il s’agissait de porter un masque. Proche des préoccupations menées par les fondateurs de l’Encyclopédie de la Parole, mon intérêt se porte autant dans la pluralité sonore au sein des langues que dans la notion d’incarnation, du devenir autre, d’une certaine disparition de la singularité au profit du multiple, du jeu de rôle que cela engage. Je m’autorise ainsi librement le glissement des formes convenues de la langue, à des formes plus libres et imparfaites.
Je compte orienter mes recherches de cette année autour des langues inventées et notamment autour des individus susceptibles de les pratiquer, que j’aimerais rencontrer au cours du projet. J’ai consacré une partie de mes recherches durant l’écriture de mon mémoire, aux langues imaginaires, en ayant collecté un premier nombre d’exemples sonores ou écrits à travers le cinéma, le théâtre, le web, la radio, le documentaire, la littérature, la musique etc. De cette première étape, j’ai commencé à m’interroger sur la force que représente une telle idée, de construire ses propres codes langagiers, autant sur le plan créatif, artistique que socio-politique. Puis évidemment, l’étendue vocale que cette éternelle recherche de la langue parfaite procure…