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Mes réalisations évoluent autour de la voix et du langage.
Je favorise l’utilisation de ma voix dans la plupart de mes projets, la cultivant dans son
entièreté, constamment en recherche de nouvelles formes de travestissement et de situation d’écoute.

L’appréciation du langage présuppose des conventions sociales, des clichés, des habitudes, certains modes de prise de parole. Une langue est aussi agitée d’émotions, de troubles, qui la complètent sans en dépendre. Je me familiarise avec ces attributs comme s’il s’agissait de porter un masque. Proche des préoccupations menées par les fondateurs de l’Encyclopédie de la Parole, mon intérêt se porte autant dans la pluralité sonore au sein des langues que dans la notion d’incarnation, du devenir autre, d’une certaine disparition de la singularité au profit du multiple, du jeu de rôle que cela engage. Je m’autorise ainsi librement le glissement des formes convenues de la langue, à des formes plus libres et imparfaites.

Je compte orienter mes recherches de cette année autour des langues inventées et notamment autour des individus susceptibles de les pratiquer, que j’aimerais rencontrer au cours du projet. J’ai consacré une partie de mes recherches durant l’écriture de mon mémoire, aux langues imaginaires, en ayant collecté un premier nombre d’exemples sonores ou écrits  à travers le cinéma, le théâtre, le web, la radio, le documentaire, la littérature, la musique etc. De cette première étape, j’ai commencé à m’interroger sur la force que représente une telle idée, de construire ses propres codes langagiers, autant sur le plan créatif, artistique que socio-politique. Puis évidemment, l’étendue vocale que cette éternelle recherche de la langue parfaite procure…

Mon projet a pour origine la question de l’être au monde, ou plutôt du faire au monde.
Ou comment la projection de la voix devient discours et communication.

Chacun articule son propre corps, sa propre voix et transforme, de manière plus ou moins consciente, des signes en sens.
Le rapport que l’homme développe avec la société est plus ou moins actif, plus ou moins volontaire. Mais c’est toujours en articulant, voix et corps, parole et gestes qu’il entretien un rapport avec l’extérieur.

Afin de faire apparaitre les outils que nous utilisons pour discourir, je travaille avec des personnes ayant une certaine innocence du langage. Des enfants ou des personnes ayant récemment appris le français.

http://lucaslelievre.free.fr

Bonjour,

Voici un lien vers mon site:

http://julienvadet.com

J’ai 31 ans et je joue et compose de la musique depuis une dizaine d’année.
En 2007, après deux années de vie à Berlin et de nombreux concerts de musique expérimentale et improvisée, j’entre au Conservatoire national de région de Lyon dans la classe de composition électroacoustique de C.Maudot et S.Borrel.
A la suite de ce cursus, je commence à m’intéresser de plus près à la synthèse sonore au travers des synthétiseurs analogiques. Rapidement j’ai envie de pousser mes connaissances et je me rends compte qu’il existe suffisamment d’informations en ligne sur internet pour me lancer dans la fabrication de machines.
Depuis 5 ans je travaille également au sein du Collectif Ohmart qui développe des projets pluridisciplinaires dans l’espace public. Avec ce collectif je fait évoluer mon travail de composition autour de l’oralité, de voix récoltées sur le terrain. L’objectif est davantage de valoriser une forme de poésie du réel que de construire du documentaire sonore. Je restitue mes premières compositions sous la forme de séances de cinema pour l’oreille dans une caravane, dans le noir.
Un intérêt naît pour la mise en espace du son et l’interaction avec l’auditeur. A partir de 2012, je cherche à expérimenter des formes moins musicales. Lorsqu’on me propose de faire une création pour le théâtre ou le cirque, j’y réponds par des dispositifs sonores plus proches de l’installation que de la bande-son musicale. Ces installations me paraissent répondre au désir de travailler sur l’espace scénique et sur le vivant inhérents aux arts du spectacle.
Aujourd’hui, la fabrication de machines autonomes, de sculptures sonores, devient une constante dans mon travail.

Nul ne peut connaître le moment exact à partir duquel l’Homme s’est mis à parler avec des cloches. Ce qui est sûre c’est que ce langage, n’a eu de cesse de se complexifier au même rythme que les sociétés. Carillon attaché à une branche d’arbre chez les Celtes, à une potence chez Pythagore, grosse cloche mise en volée par Quasimodo, cloche de beffroi tintée par un jacquemart automatique, carillon augmenté et joué par Charlemagne Palestine, spirale en change-ringing dans une Cathédrales d’Angleterre. Mais en dehors des arts, qu’est donc devenu le langage des cloches aujourd’hui ? Le poids traditionnel, autoritaire, symbolique et de savoir-faire l’aurait-il atrophié dans son carcan ? Les sirènes artificielles et les voix dans des haut-parleurs, l’auraient-ils concurrencé ? Une certaine poésie du paysage sonore s’évanouit dans l’espace.

La clé de mon ouvrage sonore est donnée dans le premier fascicule Archymie Sonore, à la planche 8 : une partition constellaire qui reflète mon désir de créer une musique météorique et sidérale.

Je parlerai aux astres par l’airain. Je congèlerai une lumière pour qu’elle produise du son, par l’épreuve mortifère du feu.

28/10/15

Airain, du latin Aes, Aeris qui veut dire l’air et le bronze.

Agios Sideros, ou les Saints de Métal, nom grec donné aux cloches dans l’antiquité. Où l’on voit que sideros veut dire métal, et a donné les mots sidérurgie et sidéral en français.

30/10/15

deux versions latines tirées de l’Harmonie Universelle de Marin Mersenne, que je propose :

Rursus aquam tangit, Temesaeaque

concrepat aera,

Et rogat ut tectis exeat umbra suis.

*

De nouveau il aborde l’eau, et de Témèse fait crépiter les airains

Puis il prie afin que des abris, l’ombre s’en aille vers les siens.

Ipsa ego quoties sonitu veneranda Tananti
Prima est authori gloria danda meo :
Namque ter & denis cum ternis millibus aeris
Obtulit haec vero dona dicata Deo.

*

Je suis là chaque fois que tonne le tout puissant fracas
Première est de mon auteur la gloire à moi octroyée :
De fait, par 3 milliers de coups d’airain, trois fois puis dix fois
Elle offrit là en vérité les dons par Dieu accordés.

04/11/15

« Nous présentons ici une analyse du livre « Über den Ursprung der von Pallas gefundenen und anderer ihr ähnlichen Eisenmassen und über einige damit in Verbindung stehende Naturerscheinungen » (De l’origine de la masse de fer trouvée par Pallas et d’autres similaires, et sur quelques phénomènes naturels en relation avec elles), publié à Riga en 1794, de Ernst Florens Friedrich Chladni (1756-1827). » extrait de https://www.bibnum.education.fr/sites/default/files/chladni-analyse.pdf

Traité d’Acoustique de Ernst Chladni : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61977h

08/12/15

ACTUALISATION DU TABLEAU DE MERSENNE, RELATIFS AUX CLOCHES :

RAPIDE ANALYSE…

02/12/15

Thomas Campanella fondateur de la Cité du Soleil, Héliopolis.

PROPTER SION NON TACEBO Au pied du mont Sion je ne garderai le silence.

10/12/15

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15/12/15

« La gestation a besoin d ‘un milieu obscur et humide. Il faut travailler la nuit car c’est la nuit que l’esprit descend et que la lune vous envoie les puissances et les forces. Or, maintenant les cieux sont fréquemment couverts. Pourquoi ? parce que les ondes sont désormais en folie … Vous savez, les ondes n’étaient pas faites pour que les hommes jouent avec. Elles avaient un rôle : les ondes font les météores. » Entretien avec Robert Amadou et Eugène Canseliet (Frère Chevalier d’Héliopolis)

16/12/15

Le son le plus fort de l:apos:Histoire (315dB): météorite Tunguska

21/12/15

01/01/16

fresque de la Sorbonne - Pascal parle à Descartes en premier plan et derrière, Mersenne parle à S.G.D.L.

05/01/16

14/01/16

Le son c’est comme le temps, c’est comme les gens, ça s’en va, ça disparaît.

C’était un matin de juin 2011 à Besançon, sur un terrain vague, aux abords de la Rhodiaceta, cette usine de textile fermée depuis une vingtaine d’année.

C’est ce jour là pour la première fois, que je me suis équipée de l’attirail du preneur de son. Enregistreur, micro sur perche et casque sur les oreilles.

À la recherche de sons, de bruits.

Je me souviens quelle était ma surprise de percevoir tout, autour de moi, avec autant d’acuité. J’étais à l’écoute. C’était comme si je re/découvrais le monde.

Un monde beaucoup plus sensible.

Autour du terrain vague, le Doubs d’un côté, de l’autre côté une colline sur laquelle sont perchées quelques maisons, et en face l’usine en friche.

Soudain, un aboiement très distinct. Bien que je ne sache réellement orienter le micro vers ce son, j’étais sûre d’avoir entendu un chien aboyer.

La même chose s’est produite quelques secondes plus tard. Je fis le tour de moi-même, scrutant au loin…

Aucune trace de ce chien.

J’attendais à nouveau qu’il se manifeste, mais rien.

La seconde fois fût la dernière.

Ce jour là, l’aboiement qui me parvînt aux oreilles fût la seule trace, le seul indice tangible qui prouvait que ce chien était là, quelque part, autour de moi. Mais cet indice ne devînt plus qu’un souvenir, je ne l’avais pas enregistré.

Je ne l’avais pas enregistré.

Il ne restait donc rien. Rien qu’un souvenir et ce beau et vaste silence dans mes oreilles.Je suis restée là, sur ce terrain vague, avec la frustration que me procurait l’idée de ne pas avoir  récolté cette trace.

Et c’est là que tout commence…

C’est par ici

http://elsawelfele.com/