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Je travaille actuellement sur un projet en cours que j’ai appelé provisoirement Wild Tracks.
Comme je m’intéresse depuis quelques années au rôle de l’expérience dans le champs de l’art et dans la création d’un côté, et d’un autre côté aux aux liens entre le son et les états de conscience altérés Wild Tracks est inspiré de la notion de la « Rêverie », telle qu’elle a été théorisée par le philosophe français Gaston Bachelard. D’après Bachelard la rêverie représente une « zone intermédiaire de
l’état de conscience du sujet », un processus mental lors duquel une image se met au centre de notre attention que l’on contemple. L’objet contemplé de la rêverie est, à la manière d’un fantôme, mené par une force poétique qui sollicite tout les sens et devient ainsi « inépuisable ».1
La rêverie se distingue par le rêve nocturne. Elle synthétise et contracte l’être nocturne et l’esprit diurne de l’individu : « la rêverie est une activité onirique dans laquelle une lueur de conscience subsiste ».2
De ce fait la rêverie « amortit la dialectique entre être et non-être dans laquelle s’emploie le principe de la plasticité du monde. ».3
Comme une expérience esthétique très poussé la rêverie soulève que la création dépends d’une sémantique provenant d’une sphère complètement immatérielle, d’une réalité rhizomatique
résultant d’un mouvement de l’imaginaire, d’un « je » transcendantale.
En partant de ces idées-là j’expérimente la documentation régulière des mes propres expériences de rêverie en cherchant à créer une archive qui me servira ensuite à faire naître des récits plastiques de ses séquences-rêveries. J’ai fais dès lors un travail de collectage de captations sonores hors studio, enregistrant de paysages-et d’évènements sonores (communément appelé Field Recording). La vidéo aussi m’a servi a
collecter des documents et le dessin, la photographie et le collectage d’objets sont des outils qui font également partie du processus. Cette méthode s’intègre de manière conséquente dans ma pratique artistique et me permet de m’interroger plus généralement sur l’intégrité de la pratique artistique dans un
contexte plus globale de l’être et de son environnement à l’échelle de l’inconscient.
« Les documents de l’onirisme éveille que nous livre la
rêverie doivent être travaillés -souvent longuement travaillés –
par le poète pour recevoir la dignité des poèmes. Mais, enfin, ces
documents formés par la rêverie sont la matière la plus propice
pour être façonnés en poèmes »4
1G.
Bachelard :La poétique de la rêverie, Paris, Presses
Universitaires de France 1960, p.130
2G.
Bachelard :La poétique de la rêverie, Paris, Presses
Universitaires de France 1960, p.135
3G.
Bachelard :La poétique de la rêverie, Paris, Presses
Universitaires de France 1960, p.35
4Bachelard :La
poétique de la rêverie, Paris, Presses Universitaires de France
1960, p.130